Afin d’être rejetées dans les milieux aquatiques sans engendrer de pollution, les eaux usées issues des zones d’habitation doivent être purifiées. Effectuée grâce à des dispositifs autonomes en zone d’assainissement non collectif ou en station d’épuration en zone d’assainissement collectif, l’épuration permet d’évacuer les matières solides et les substances dissoutes dans les eaux usées.
Pourquoi effectuer l’assainissement des eaux ?
Dans cet article, nous allons essayer de répondre aux questions les plus fréquentes qui tournent autour de l’assainissement.
Sommaire
1. Qu’est-ce que l’assainissement ?
2. Quels sont les modes d’évacuation des eaux usées ?
3. Fosse septique : une solution d’assainissement dépassée ?
4. Fosses toutes eaux : est-ce que c’est la bonne alternative ?
1. Qu’est-ce que l’assainissement ?
Ce système de traitement des eaux a pour mission d’éliminer des eaux pluviales et des eaux usées. Cela se réalise en utilisant des dispositifs compatibles avec les exigences de la santé publique et de l’environnement. Durant ces 20 dernières années, l’assainissement a pris une importance considérable. En effet, aujourd’hui, il s’inscrit dans la politique de développement de la protection de l’environnement.
Sous l’impulsion des autorités communautaires, le but est de parvenir au bon état écologique des masses d’eau.
Il faut savoir que ce système est réglementé dans le code de la santé publique et dans le code général des collectivités territoriales.
De quelles eaux s’agit-il ?
Quand nous évoquons la notion d’assainissement, nous parlons aussi bien des eaux usées que des eaux pluviales. Les eaux usées représentent à la fois les eaux grises (cuisines, douches, lave-linge, etc.) et les eaux vannes (l’eau des toilettes).
Contenant des micro-organismes potentiellement pathogènes et nocifs, ces eaux ne sont pas distribuées en l’état dans la nature. En effet, elles disposent de produits chimiques (les produits d’entretien ou encore les lessives,) ainsi que des matières organiques.
Si ces eaux ne sont pas nettoyées, elles sont en mesure de polluer les sols. Elles sont à l’origine de risques sanitaires significatifs et de nuisances environnementales. De plus, elles peuvent salir les réserves en eaux, donc les eaux souterraines. Ainsi, afin de prévenir les risques de pollution, ces eaux sont à traiter.
2. Quels sont les modes d’évacuation des eaux usées ?
Nous trouvons 2 types de systèmes de traitement des eaux. En effet, les eaux usées sont évacuées selon deux modalités pratiques :
- le rejet des eaux usées dans un réseau d’assainissement collectif, couramment appelé, le tout-à-l’égout.
- la récupération des eaux usées dans des équipements d’assainissement non collectif. Nous parlons également d’assainissement individuel ou autonome.
2.1. L’assainissement collectif
Nous parlons d’assainissement collectif quand un système effectue le collecte et l’évacuation des eaux usées par l’intermédiaire d’un réseau de canalisation d’un nombre relativement important d’habitations.
Nous trouvons ce type de systèmes de traitement des eaux en zone urbaine ou d’habitats regroupés. Tout d’abord, la récupération des eaux usées dans un réseau d’égouts. Ensuite, l’acheminement vers une station d’épuration. Il existe de nombreux types de systèmes d’assainissement collectif : des stations d’épuration de capacité plus modeste, des usines d’épuration urbaines ou encore des stations de lagunage.
Dans les secteurs d’assainissement collectif, les communes sont en première ligne. Ainsi, les communes sont tenues de :
- Collecter et transporter des eaux usées domestiques
- Stocker, épurer et rejeter ou réutiliser des eaux collectées
- Éliminer les boues d’épuration
- Contrôler les raccordements au réseau public de collecte.
2.1.1. Deux types de réseau
Les communes peuvent mettre en place deux types de réseau :
2.1.1.1. Le réseau séparatif
Ce réseau assure une gestion distincte des eaux. En effet, elle permet d’identifier les eaux à traiter ou à rejeter. Nous pouvons ainsi dire que ce système est constitué de deux réseaux :
- Un réseau pour les eaux usées
- Un réseau pour les eaux pluviales
2.1.1.2. Le réseau unitaire d’assainissement
Il s’agit d’un réseau unique d’égout récupérant l’ensemble des eaux pluviales et des eaux usées. Le réseau unitaire d’assainissement n’est autorisé que si le mélange des eaux n’engendre pas de problème d’épuration. Par ailleurs, cela nécessite un dispositif permettant de contrôler le flux envoyé vers le système de traitement en cas de fortes pluies.
2.1.2. Qui doit le réaliser ?
Afin d’obtenir un assainissement collectif aux normes, les communes doivent suivre une réglementation bien précise. Elles s’occupent de collecter, transmettre, épurer et rejeter les eaux usées. Elles s’occupent également d’éliminer les boues d’épuration ainsi que de réguler les raccordements au réseau.
Ainsi, nous pouvons dire que la commune est responsable de l’installation de l’assainissement collectif, de son entretien et de son bon fonctionnement.
2.1.3. Est-il obligatoire ?
Ce type de système de traitement des eaux est obligatoire dès que les habitants peuvent être reliés au réseau public. Les habitants doivent payer une participation , et ce en échange du service de la commune.
2.2. L’assainissement non collectif
En France, nous trouvons 5 millions de logements qui ne sont pas raccordés au tout-à-l’égout. Ces habitations utilisent ainsi un dispositif d’assainissement individuel.
Lorsqu’une habitation se situe dans un secteur non pourvu d’assainissement collectif, l’installation d’un assainissement individuel est obligatoire. En effet, en dehors des secteurs agglomérés, l’installation d’un tuyau pour la récupération des eaux usées n’est financièrement ou techniquement plus possible. Chaque propriétaire d’une habitation doit ainsi installer un équipement de traitement des eaux autonome, composé d’une fosse septique et d’un champ d’épandage.
L’assainissement individuel réalise la collecte, le prétraitement, l’épuration, l’infiltration ou le rejet des eaux usées domestiques des immeubles non raccordés au réseau public d’assainissement.
La collectivité, quant à elle, a pour mission d’examiner le bon fonctionnement des dispositifs nouveaux et existants.
2.2.1. Qui fait le diagnostic d’assainissement ?
Afin de réduire le nombre des systèmes d’assainissement individuel mal entretenus, la loi sur l’eau et le Grenelle II ont établi un diagnostic assainissement non collectif. Le diagnostic est imposé au vendeur d’un bien afin d’informer l’acquéreur de l’état du système d’assainissement individuel.
Notons que c’est le Service Public d’Assainissement Non Collectif (SPANC) qui effectue le diagnostic assainissement. A l’issue du contrôle à la promesse de vente, le vendeur d’un bien immobilier doit annexer le certificat délivré par le SPANC. Il faut savoir que le contrôle doit être daté de moins de trois ans. Le prix d’un diagnostic assainissement coûte en moyenne une centaine d’euros.
2.2.2. Quelles sont les normes d’assainissement individuel ?
Depuis 2012, les équipements d’assainissement individuel doivent être conformes aux normes NF DTU 64.
Quand il s’agit de filières traditionnelles et de certains produits à l’image des fosses toutes eaux, des bacs à graisses, des boîtes et regards, le respect de cette norme s’impose.
3. Fosse septique : une solution d’assainissement dépassée ?
Une fosse septique ne recueille que les eaux vannes, provenant des toilettes. Elle commence par séparer les solides des liquides. En effet, les particules légères restent en suspension tandis que les particules lourdes tombent au fond du bac. Par la suite, se développant dans les milieux sans oxygène, les bactéries anaérobies digèrent les particules organiques.
Ensuite, les eaux usées sont transmises dans un champ d’épuration afin d’y subir un second traitement. Des préfiltres captivent les particules solides échappées à la fosse. Enfin, les bactéries sont éliminées par filtration et absorption. Ce type de système dispose d’un système de ventilation permettant d’évacuer les gaz nocifs.
La mise en place de la fosse septique débute par la préparation du terrain, qui va recueillir la cuve, les canalisations et les circuits de décantation qui composent la fosse. Nous trouvons 2 types de cuves : les fosses plastiques et les fosses en ciment. Ces deux types de fosses se différencient principalement par leur coût.
La fosse septique : un modèle révolu
Etant donné que la fosse septique ne traite que les eaux vannes, il est nécessaire d’installer un second type d’assainissement pour le traitement des eaux ménagères. Il s’agit d’un système contraignant avec une efficacité limitée.
4. Fosses toutes eaux : est-ce que c’est la bonne alternative ?
Cette solution d’assainissement traite l’ensemble des eaux usées domestiques. Ces dernières proviennent de la salle de bain, de la cuisine ou des toilettes.
Cette fosse toutes eaux est constitué d’une cuve, en plastique ou en ciment. Elle a pour mission d’effectuer la liquéfaction partielle des matières polluantes. Elle capte, sous forme de boues ou de graisses, les particules et déchets flottants. Aussi, elle exclut les déchets solides des eaux usées. Ensuite, les eaux sont traitées dans les filtres à sable ou dans les tranchées d’épandage.
La solution d’assainissement la plus répandue
Il s’agit du système d’assainissement individuel le plus utilisé dans les logements n’ayant pas accès au réseau collectif. Cette fosse toutes eaux est un équipement complet qui ne demande pas d’électricité pour fonctionner. Il est également en mesure de supporter les variations de climat et les absences de longue durée.
Conclusion
Nous pouvons dire, en guise de conclusion, qu’assainir les eaux usées, c’est une manière de nettoyer et dépolluer l’eau que nous utilisons quotidiennement avant de la rejeter propre dans la nature.
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